lundi 17 août 2009

Transgascogne : Retour sur un aller-retour à travers le Golfe de Gascogne loin de tout repos !

Bonjour à toutes et à tous !


De retour sur la terre ferme après une Transgascogne plutôt virile, je prends le temps de vous écrire ce petit débriefing !

Etape 1 : Port Bourgenay - Belle-île - Ribadeo (près du Cap Finistère en Espagne). Top départ à 12h02 le 2 août !
Je ne fais pas un super départ mais je suis dans le coup pour le petit parcours en face de Port Bourgenay et je passe 6ème série devant les sables !
La route jusqu'à Belle-île se fait dans un vent très mou... Il faut être dessus... donc ne pas vraiment dormir pour s'extirper des côtes Françaises.

Au petit matin du deuxième jour, on a Belle-île dans le sillage et on attaque un long, long bord au près (il reste alors près de 280 miles jusqu'à l'arrivée ...) dans une mer courte et surtout dans une grisaille plus que persistante sous la pluie.
Les prévisions du départ nous faisaient faire un long bord de bâbord dans un vent de S-SW jusqu'au milieu du Golfe de Gascogne pour virer avec un vent d'W quasiment au nord de Ribadeo !
Je décide d'être le plus décalé dans l'ouest pour être le premier à toucher le nouveau vent d'W. Je ne force donc pas le cap et cherche à être toujours rapide mais la plupart de mes concurrents restent sur la route au près serré... Ca optionne , ca optionne !

La vie au près dans un mini, c'est ... l'enfer :-) ! Le bateau tape sur chaque vague, entraînant pour l'ensemble du bateau des mini-accidents de voiture qui projettent tout ce qui n'est pas soigneusement harnaché d'un bout à l'autre du bateau, l'ambiance est plus qu'humide, le sommeil est très dur à trouver dans ces conditions ...
Premier hic à bord, l'énergie a commencé a manquer ... malgré mes 100 watts de panneaux solaires, je n'arrive pas à étaler ma consommation... et je me retrouve vite bloqué à la barre pour limiter au plus ma consommation .... Grrrr ... Des conditions dures sans énergie ... c'est presque le pire scénario que l'on peut avoir sur nos petits bolides de course .... Mais je ne lâche rien, confiant dans mon option !

Au matin du troisième jour, toujours en bâbord cap à l'Ouest ... je n'ai toujours pas touché le vent d'W que je suis venu chercher... et je suis pourtant au Nord de Ribadeo... Le soucis est que si je ne touche pas ce vent d'W je vais devoir virer et me recaler derrière tous ceux resté sur la route ... Je décide de me mettre une butée horaire pour le midi ! Si je ne touche toujours rien je vire ... Et c'est ce que je fait à 12h30 ... en espérant toucher la bascule en redescendant ....

Je touche, enfin... , cette bascule dans la fin de journée ; bien trop tard pour que mon option soit payante... Je n'ai plus qu'a cravacher pour limiter la casse sur les concurrents restés sur la route ...Et comme mes batteries n'ont toujours pas eu la bonne idée de remonter en tension, je galère sans énergie, bloqué à la barre ...

La fin de course se fait dans un vent de NW qui nous permet de glisser, voire attaquer sous spi jusqu'à Ribadeo ! Tout allait bien jusqu'à 15 miles de l'arrivée où le vent décide tout simplement de partir en WE et me laisse me traîner jusqu'à la ligne.... que je passe 8ème en série avec près de 5h30 de retard sur le premier .... Ahhhhhhhhhhhhhhhhh !!!
Je n'en pouvais plus ... en ultra dette de sommeil, je range le bateau bien dépité !

Les deux jours d'escale ont été bénéfiques pour dormir, ranger et surtout sécher l'ensemble du bateau et le skipper ... Je charge à bloc les batteries, fait réparer le Grand Spi à Gijon (que j'ai déchiré à 50m de la ligne d'arrivée...) et prépare à fond la deuxième étape !

Etape 2 : Ribadeo - Port Bourgenay
Le départ est donné en face de Ribadeo le Samedi 9 aout à 13h.

Une seule solution : attaquer attaquer et attaquer pour espérer recoller au classement général ! Je fait pour le coup un plutôt bon départ et je suis dans le paquet des bons bateaux de série...

Au programme, du près , du près et du près ....Les routages nous faisaient faire un bord vers le nord jusqu'à environ 2 h du matin pour virer en route directe jusqu'à l'arrivée...

Mais dès 17h les premiers bateaux commencent à virer ... Gros dilemme à
bord : continuer au Nord ou contrôler les bateaux qui ont déjà viré...
Au vue du retard de la première étape, je décide de prendre un peu plus de risques que mes concurrents directs et je suis dans les derniers à virer aux alentours de 2h30 du matin.

Bord à bord avec le 3ème et le 4ème en série au classement général, je pense être dans le bon coup cette fois-ci ... Comme à l'aller, les batteries refusent de remonter au dessus de 11,3 V malgré les panneaux... c'est vraiment très étrange !!!
Après un long, long bord de près jusqu'a 50 miles de l'arrivée, on se rend compte que ceux qui ont viré avant nous deux jours plus tôt sont largement devant ... décidément ... Et une nouvelle fois on arrive dans un vent qui mollit... Je passe à 1h du matin la ligne dans l'entrée de Port Bourgenay en 6 ème position... Les positions étaient presque dictés par l'heure du virement deux jours plus tôt !

Au final, je me classe 7ème de cette Transgascogne 2009. Assez déçu de ma course, voilà l'analyse que j'en fait une semaine après :
- Les 6 premiers en série partent dans moins d'un mois pour la fameuse Transat 6,50 2009, ils avaient tous des bateaux ultra optimisés (voiles, énergies...) pour une telle régate. Au vue de l'équipement de mon bateau, j'aurai du m'inscrire dans la catégorie Série Double. J'aurai bien moins galéré avec un co-skipper et on aurait pu jouer le podium bien plus accessible dans cette catégorie.
- Le gros problème avec mon bateau actuel et que je n'arrive pas à le vendre ... Bien que j'ai très largement baissé les prix, personne ne semble intéressé, il est donc très difficile de continuer à investir dans du matériel neuf, des nouvelles voiles ... Alors que je n'ai plus de véritable projet avec le bateau ...
- Au vu de tout ça, j'aurai dû limiter ma prise de risque sur la première étape et essayer de rester au contact. La suite de la régate n'en est qu'une conséquence.
- Mes problèmes électriques étaient en fait dûs à un mauvais branchement de mon voltmètre... J'avais en fait les batteries bien chargées .... sans commentaire ....
- Par contre, je suis assez content de mon organisation à bord, de mon envie d'être en mer, de ne pas avoir lâché jusqu'au bout ! Je sais qu'avec une machine bien affutée je peux faire mal !

Voila, ma saison Mini 2009 s'arrête là... Au final, je finis à chaque fois dans les dix avec une très belle perf sur le Trophée Map (2ème/50), je suis donc relativement content dans l'ensemble !

Je vais maintenant suivre la Transat qui part dans un mois, depuis la Terre... Avec beaucoup, beaucoup d'intérêt car de très très bonnes nouvelles pointent leur nez pour la rentrée !!! Je ne peux pas encore vous en dire plus, mais je serais normalement au départ de la prochaine Transat avec un tout nouveau bateau !!! :-)

En attendant, je vous souhaite à tous une bonne rentrée !!! Je vous tiendrai au courant dès que le top départ du nouveau projet sera donné !

A bientôt !

Thibault

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